Le parcours de JETLAKES

Le parcours de JETLAKES

Jetlakes, groupe de pop-rock genevois depuis mars 2014 – trois Genevois et un Franco-genevois entre 25 et 30 ans.

Quel est le parcours du groupe ? Est-ce que vous avez commencé en autodidacte ou est-ce que vous avez eu des cours, des profs ?
On a tous une formation musicale, Gaël notre guitariste a fait l’ETM à Genève. Personnellement j’ai fait le conservatoire au piano et des cours de chants privés pendant 2 ans. Chaque membre du groupe est passé par des bases de solfège aussi. Gaël est le seul à être « 100% musicien». Nous, on a tous un job à côté.

Comment vous êtes-vous rencontrés ? Comment est-ce que le groupe est né ?
Je connaissais David (basse) et Arthur (batterie) depuis le collège, on était les 3 en option musique. Une option qui te demandait de passer un examen. Mais nous, au lieu de passer notre examen individuellement on s’est dit : « pourquoi on ne le ferait pas les trois ensemble ? » et on est allé chercher 2 guitaristes. Cette première formation a fait 10 ans, puis Jetlakes est né quand on est passé à une formation de 4 personnes.

Nous avons rencontré Steve Forward qui est devenu notre directeur artistique. Il a fait notre album et les deux EP. C’est quelqu’un qui a produit des disques avec de grands noms : de Ray Charles à Depeche Mode en passant par le français Grégoire. Je crois même que c’est lui qui a enregistré « Savoir Aimer » de Florent Pagny. C’est une rencontre importante en 2013 qui nous a mis une claque. On s’est vraiment lié d’amitié.

Avec qui travailles-tu aujourd’hui et comment as-tu rencontré ces personnes?
Un jour où il était de passage à Genève, un ami a insisté pour venir nous voir et il nous a bien cassé (rires) . Il nous a confié plus tard qu’il avait plus eu l’impression de perdre son temps qu’autre chose. Je ne l’ai pas lâché et lui ai promis que l’on avait écouté ses conseils et que l’on allait bosser. Par un heureux hasard, on a pu jouer au Réservoir à Paris. Et comme c’était chez lui, je lui ai dit de venir nous voir et juger de nos progrès. Il a remarqué que l’on avait intégré ce qu’il nous avait dit et s’est dit que, si on avait su faire ça en trois mois, il avait bien envie de voir ce que ça pouvait donner sur un plus long terme. Donc on s’est mis d’accord pour un nouveau single et, au final, il a produit l’album.

Comment as-tu créé ton réseau musical à Genève? Quelles sont les étapes marquantes pour cela ?
Ce n’est pas une question facile car, forcément, c’est un peu propre à chacun. Je dirais que je suis quelqu’un d’assez à l’aise pour discuter avec les gens, même avec des inconnus. J’essaie de me renseigner sur qui sont les personnes importantes, influentes et à qui parler pour être dans leurs bons papiers. Et comme on avait dix ans d’expérience avec un premier groupe, je connaissais déjà un peu des gens. T’envoies des mails, t’envoies des messages, tu rencontres quelqu’un en soirée avec qui tu échanges le numéro puis tu rappelles, il faut rencontrer les gens et discuter. Et cette personne, qui ne peut pas forcément t’aider, te dit « ah ben je connais un gars qui pourrait te filer un coup de pouce » et t’essaies d’appeler. De fil en aiguille, tu finis par faire grandir ton réseau, étape par étape. Mais c’est un jeu de patience. C’est un travail de longue haleine et même avec de bons contacts et un super produit, les radios ne passeront quand même pas forcément ton travail.

Aurélien, qui est maintenant le manager du groupe, je l’ai rencontré par une connaissance qui m’a donné son numéro il y a deux ans. Il a gentiment accepté de me rencontrer et de prendre un café avec moi. J’ai écouté ce qu’il avait à me dire, on s’est parlé, c’était sympa et finalement, tous les 2 mois on se retrouvait pour aller manger ensemble. Puis au final les conseils sont devenus de l’investissement, puis de l’envie d’aider directement le groupe. Plus l’équipe grandit, plus ça t’encourage et plus tu es crédible aux yeux des autres. La même chose avec notre maison de disque avec Phonag Records. J’ai mangé avec un copain qui m’a dit « je connais une certaine Alexandra Ewig », attachée de presse qui travaille régulièrement avec Phonag, je lui ai présenté la musique, elle a écouté, je n’ai pas eu de nouvelles pendant quelques temps, je lui ai envoyé l’album, elle a accepté de bosser pour nous. Et un jour, elle présente l’album à Phonag et ils ont dit oui.

Alors, de nouveau, t’as pas gagné parce que tu as une maison de disque. Tu es juste distribué. Donc noyé dans la masse. Mais c’est une étape de franchie. C’est important de fédérer une équipe.

Et c’est quoi les étapes avant de monter son équipe?
Quand on a commencé, on s’est autofinancé. Nous sommes allés chercher des sous. Les demande de subventions, ok. Mais ça ne marche que pour 1 sur 200, tu réalises vite que tu n’as pas encore le parcours suffisant. Du coup je suis allé taper aux portes. J’ai la chance d’avoir un père qui est chef d’entreprise qui connaît du monde. J’ai expliqué qu’on monte une société de production pour financer un groupe. Au lieu de faire du mécénat on s’est dit on monte une structure et on a demandé à des gens de devenir actionnaires de cette société. Au départ on s’est fixé l’objectif d’une Sàrl, 20’000 de capital, ça nous paraissait atteignable. On a même dépassé nos espérances. C’est ce qui nous a permis de financer tout l’album, avec Steve etc. On est une équipe de 15 actionnaires, qui ne sont pas du tout du métier de la musique et que je vois une fois par année pour parler de l’utilisation du budget et de nos actus. Eux ont tous accepté de mettre l’argent à perte mais on a une vraie structure juridique, on peut se verser des salaires quand on a des cachets et tout est structuré et si un jour ça marche, on ne sera pas dépassé par le fait que ça marche.

Et après une programmation à Caribana un dimanche en 2015, on a trouvé un booker. On a pu faire une dizaine de dates en 2015. Une vingtaine en 2016 avec de belles dates comme celle à venir au Metropop et on a déjà été contacté pour des festivals en 2017. C’est super, ça bouge. Mais il faut continuer à sortir, continuer à rencontrer et créer du lien avec les gens.

C’est important. Et ne pas tomber dans le côté harcèlement. Ces personnes reçoivent tellement de trucs qu’il faut accepter de pas pouvoir avoir un retour sur une écoute, mais demander plutôt un petit conseil, un avis sur ce que l’on devrait faire. Les gens prendront plus vite le temps pour un café que le téléphone qui supplie d’être managé ou programmé. La démarche est complètement différente. Il faut du temps pour créer une équipe solide. Et ça ne s’arrête jamais, là on vient de sortir en album et on est déjà en train de réfléchir au nouvel EP pour début 2017. On est obligé. On a vu jusqu’où il peut nous mener, ses limites et il faut se projeter dans quelque chose d’encore meilleur que ce que l’on a su faire.

Quels conseils donnerais-tu à un jeune groupe ?
Comment donner des conseils de réussite quand on ne réussit pas encore soi-même ? Et il n’y a pas de marches à suivre, les parcours sont tous différents. Mais créer du relationnel avec des gens, c’est important. Et il faut aller demander des conseils. Dans votre association, à la Fcma. Demander des numéros, des mails. Il faut se renseigner. Vraiment.

Et ce que nous a appris Steve, et il a vraiment raison, c’est que tu as une seule chance de faire une première impression. Il ne faut pas la gâcher. Ne te lance pas tôt. Ne va pas jouer sur une scène – même si c’est un truc super – si t’es pas prêt… parce que tu peux vraiment te griller. Pas vouloir tout, tout de suite.

C’est normal de faire des erreurs, mais il faut aller dans l’ordre des choses et être patient. Un projet ça se construit sur du long terme et, ce qui est normal, c’est que ça prenne du temps.

 

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